Qu’est ce qu’une renonciation à recours ?

Renonciation à recoursLorsque vous tombez par exemple sur un bail d’habitation, il est fort possible que votre attention soit attirée par une clause d’abandon ou de renonciation à recours (ou en multirisque professionnelle). En réalité, cette stipulation ne concerne qu’un domaine bien défini. Souvent mal compris par les assurés, on se prête la plupart du temps à des confusions. Il existe plusieurs modalités pour faire valoir ce droit et en tirer certains avantages. Si vous désirez entrer dans les détails et percer le mystère de ce langage juridique, nous vous invitons à survoler le sujet à travers les lignes suivantes.

L’abandon à un recours est la renonciation à un droit

En vertu des stipulations contractuelles, l’assuré abandonne toute possibilité de recours judiciaire contre le responsable d’un préjudice auquel il a été victime. Cette clause est insérée dans le contrat d’assurance afin d’éviter le plus possible les recours à la justice qui tendent à ralentir le rouage de l’indemnisation. On peut illustrer ce cas dans le cadre d’une assurance incendie où en cas de réalisation du sinistre, l’assureur du bailleur ne se retournera pas contre le locataire pour les dommages couverts. Cette assurance abandon de recours coûtera un peu cher pour le propriétaire, mais elle va permettre de faire face aux dommages causés par le preneur.

Toutefois, certains risques ne sont pas compris dans le cadre de la couverture de l’assurance : – Pour les dommages causés aux tiers – Les dégâts des eaux endommageant les biens mobiliers ou le contenu de l’immeuble en location – Le vol

On peut également assister à des cas où le bailleur est sous-assuré, mais avec une franchise assez élevée en termes de coût. Dans tous les cas, il est nécessaire d’en clarifier les modalités dans le contrat de bail afin d’éviter toute confusion à l’avenir.

Pourquoi choisir d’abandonner le recours ?

Souvent, l’assuré ne bénéficie pas d’un remboursement total : soit parce que le contrat ne comporte pas de franchise ou que le dommage a été tellement grave, que le capital alloué à la réparation ne suffise pas à couvrir les dégâts occasionnés. Pour ce faire, la victime peut s’adresser directement à l’assureur de l’auteur du dommage. Dans le jargon juridique, on parle alors de l’action en direct. Après avoir libéré le capital pour indemniser son assuré, l’assurance peut récupérer les sommes versées auprès du responsable. Ce recours est ce que l’on appelle la subrogation. La subrogation est définie par l’article L121.12 du Code des assurances comme les droits et actions de l’assuré contre les tiers leur ayant causé des préjudices, et ayant mis en jeu la responsabilité de l’assureur. L’assureur qui a réglé l’indemnité peut intenter une action contre le fautif. Mais s’il renonce à tout recours contre ledit responsable, parallèlement, son assureur ne pourra aussi agir contre celui-ci. Un contrat de bail peut prévoir une clause de renonciation à recours. Mais il sera quand bien même possible d’intenter un recours contre l’assureur responsable. En principe, renoncer à ce droit au profit du bailleur est prohibé par la loi. Par ailleurs, l’assureur ne peut en aucun cas agir contre les personnes suivantes : – Les enfants, descendants, ascendants, alliés en ligne directe – Les préposés – Toute personne vivant dans la maison

Bref, l’intérêt de renoncer à un recours est d’obtenir rapidement indemnisation sans avoir à identifier les responsables du dommage et attendre l’issue d’une procédure introduite devant les juridictions.

Les conditions de validité de la clause de renonciation au recours

La clause de renonciation au recours implique la subrogation légale telle que le définit l’article L121 .12 du code des assurances. Cette disposition émet la possibilité pour l’assureur de subroger dans les droits et actions de l’assuré. Néanmoins, pour que cela soit possible, il faut remplir les conditions suivantes : – Le contrat d’assurance qui implique l’obligation de paiement d’une indemnité – La subrogation ne doit se cantonner que sur le montant de l’indemnité Pour les œuvres d’art, la subrogation ne s’effectue que lorsqu’un sinistre arrive lors de leur acheminement et leur exposition durant les ateliers.

Les points suivants doivent également être scrupuleusement observés : – Les clauses de renonciation de recours doivent être consenties par les signataires du contrat. La partie souhaitant se prévaloir de cette clause dérogatoire du droit commun doit établir que l’autre partie est d’accord au même titre qu’elle. – Elles ne doivent pas non plus se rapporter à l’obligation principale du contrat et ne doit pas apporter atteinte à son économie. – Le dol et la faute lourde ne permettent pas le cocontractant de s’en exonérer, et dans ce cas, on ne peut renoncer au doit de recours – Les préjudices corporels perpétrés à l’égard d’une personne ne peuvent restreindre les responsabilités du cocontractant.

Mais il faut faire attention, parce que le fait de renoncer à un recours ne veut pas dire se soustraire à la responsabilité. Celle-ci demeure, seul le recours est bloqué.

La stipulation pour autrui dans le cadre de l’abandon de recours

Si certains contrats ne font pas naitre des obligations pour les tiers, ils peuvent en revanche attribuer certains droits, dont la stipulation pour autrui, prévue par l’article 1121 du Code civil. Dans ce cas, les parties peuvent se mettre d’accord que les tiers ou certains tiers dont l’identité sera bien déterminée peuvent bénéficier de l’abandon de recours et/ou à l’avantage d’une des parties. Pour qu’il y ait stipulation pour autrui, il faut un droit direct à indemnisation au profit du bénéficiaire, et ce droit appartient seulement à ce dernier. Ici, l’intérêt de la clause d’abandon de recours est de réduire le nombre de tiers bénéficiaires.

Quelques points à retenir

Quand vous négociez les clauses d’abandon de recours, il est conseillé de bien vérifier si le droit auquel est soumise la convention autorise l’insertion d’une telle stipulation. Il faut également faire attention à ce que les aménagements sur les responsabilités quasi délictuelles, les préjudices corporels soient bien définis dans le contrat. Il faut faire en sorte que les clauses rejoignent la même idée et adoptent le même esprit, sans se contredire entre elles. En cas d’aménagement des polices d’assurance, il faut que les assureurs puissent se concerter sur les dispositions à prendre.


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